Un fondement de la pratique bouddhiste

Dans le cadre des enseignements du CEBT Genève donnés par lama Jean-Marc Falcombello cet automne, nous abordons l’étude et la réflexion autour de la Prière à Sept Branches (ཡན་ལག་བདུན་པ་ yenlak dünpa) qui constitue l’un des piliers de la pratique bouddhiste. Comme l’enseignent les maîtres de toutes les lignées, cette prière « incarne l’essence de la pratique » car elle contient tous les points essentiels pour rassembler les accumulations et purifier les voiles.

Les Sept Branches et leurs Antidotes

Cette pratique millénaire fonctionne comme un remède complet aux principales afflictions mentales :

Prosternation (ཕྱག་འཚལ་བ་ tchak tsalwa) → antidote à l’orgueil
Offrandes (མཆོད་པ་ tchöpa) → antidote à l’avarice
Confession (བཤགས་པ་ chakpa) → antidote aux actions négatives accumulées
Réjouissance (རྗེས་སུ་ཡི་རང་བ་ djessou yirangwa) → antidote à la jalousie
Requête d’enseigner (ཆོས་ཀྱི་འཁོར་ལོ་བསྐོར་བ་ tchökyi khorlo korwa) → antidote à l’ignorance
Supplication de demeurer (མྱ་ངན་ལས་མི་འདའ་བར་གསོལ་བ་ nyangen lé midawar solwa) → antidote à l’abandon du Dharma
Dédicace des mérites (བསྔོ་བ་ ngowa) → antidote à la colère qui détruit les mérites

Une Pratique Thérapeutique Complète

Dans de nombreuses formes de pratique (prières et rituels), cette prière à sept branches est comprise comme une méthode thérapeutique holistique. Chaque branche accomplit simultanément l’accumulation de mérites (richesse intérieure) et la purification des obscurations. Comme l’expliquent les maîtres de la lignée, « tous les points majeurs de la pratique sont présents ici », rendant cette méthode accessible et facilement mémorisable.

Cette approche transforme notre relation aux émotions perturbatrices : plutôt que de les combattre, nous cultivons activement leurs antidotes par des actions vertueuses concrètes. La prosternation cultive l’humilité, les offrandes la générosité, la réjouissance la bienveillance, etc. créant ainsi un cercle vertueux de transformation intérieure.

La prière à sept branches révèle donc sa dimension profondément pratique : elle est à la fois préparation à la méditation, pratique complète en elle-même, et fondement de toute démarche spirituelle authentique dans le bouddhisme tibétain.

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